Claude Sarda, fondateur d’Abies Lagrimus, pouvez-vous nous présenter votre parcours et votre marque ?
Fils d’une famille de Vignerons des Corbières Catalanes (5 ou 6e génération), à Vingrau. Après une maitrise en Sciences Economiques à l’Université de Perpignan, je suis parti quatre ans à Bruxelles, comme assistant du Directeur Export pour l’Europe du Nord du principal acteur de vins du Roussillon de 1984 à 1989.
J’ai ensuite rejoint les Pyrénées orientales pour m’occuper de vendre et promouvoir les Vins du Roussillon en France et dans le monde, pendant plus de 20 au sein de la plus importante Cave Coopérative locale, puis du plus grand domaine viticole.
Durant cette période je travaillais régulièrement en Andorre, et c’est là que j’ai rencontré il y a 15 ans un chef français qui m’a fait découvrir le Sirop de sapin des Pyrénées.
Recette ancestrale et traditionnelle entre France, Espagne et Andorre, ce Sirop unique n’était plus réalisé que par quelques Anciens.
Avec de nombreuses vertus sur le plan Santé-Bien-être (il est chargé d’Huiles Essentielles, d’oleo résine et de polyphénols), et consommé principalement en automne et hiver. Le Sirop de sapin était aussi utilisé en cuisine et pâtisserie par quelques chefs.
Donc un produit unique et original, qui réunit à la fois des vertus et des qualités pour renforcer l’organisme, et qui apporte également des notes et saveurs particulières en cuisine.
A cette époque j’avais déjà créé deux sociétés (une de communication, ainsi que le premier bar à vin non fumeur de Perpignan), et je cherchais une nouvelle activité en dehors du vin. Pendant un an j’ai donc regardé les possibilités de récolte et de production du sirop sur notre territoire (Massif du Canigou) et après avoir contacté l’ONF et le Parc Naturel des Pyrénées Catalanes j’ai créé ABIES LAGRIMUS en juillet 2013.
ABIES c’est le sapin en latin, et LAGRIMUS un assemblage de catalan et latin pour signifier « larmes » puisque pour produire notre sirop, nous extrayons la sève et la résine des cônes de sapin récoltés à la main en haute montagne.
La petite « food-up » du Canigou était lancée, et à partir du mois de décembre 2013, nous avons commencé à vendre notre sirop principalement dans les pharmacies des Pyrénées orientales.
En même temps, dans une stratégie d’innovation et de développement, j’ai commencé à bâtir une gamme originale et unique de produits gastronomiques, en créant des partenariats avec de grandes écoles comme Supagro Montpellier et l’Ensat de Toulouse.
Sont arrivés au fur et à mesure d’autres produits comme : ACETIS, la crème balsamique de sapin, Les Perles Florales (Romarin et Balsamiques), les Vinaigres de sapin ALTIAM Doux Fruité et Extra Sec, Le Poivre de sapin (brevet d’invention déposé à l’INPI), les deux Huiles de sapin SOLIAM (bougeons et cônes), et pour les Chefs nous avons proposé nos jeunes pousses de sapin frais au printemps, puis nos bourgeons séchés tout au long de l’année.
Aujourd’hui, je suis assez fier de voir que nos produits sont à la fois présent dans des pharmacies et des magasins bio, mais aussi des épiceries fines, et bien sur chez des chef/fes renommés et étoilés (mais pas que..) en France, en Europe et même au Canada, au Japon et à Hong kong.
Ainsi nous faisons rayonner au loin notre petite montagne sacrée des Catalans, le Canigou.
Avec quatre collaborateurs/trices (dont trois emplois créés autour de notre petite vallée gourmande en Conflent, au pied du Canigou) et deux alternantes (une en Communication, l’autre en R&D) cette année, nous poursuivons tranquillement notre développement avec toujours la même démarche de valorisation des ressources naturelle de notre territoire selon une approche durable et responsable (nous sommes certifiés Bio depuis 2015).
Et bien sur d’autres idées et d’autres projets originaux sont en préparation pour cette fin d’année.
Selon-vous, quels sont les acteurs de l’alimentation de demain ?
J’espère que les acteurs de l’alimentation de demain auront conscience d’une approche durable, favorisant les circuits courts si possible, mais pas que car comme nous l’avons montré, on peut aussi faire découvrir nos produits aux 4 coins du monde. l’important est de proposer un produit avec des qualités et vertus de santé, mais qui apporte aussi des saveurs particulières pour surprendre et prendre du plaisir.
Bien sur nous sommes sur une niche, et nous n’avons pas vocation à « nourrir » une grande quantité de personnes, mais simplement apporter du plaisir et peut-être aussi faire voyager à distance nos clients et consommateurs en les emmenant sur les sentiers parfumés de nos Pyrénées.
je crois beaucoup à l’émergence de petites « food-up », dans nos régions en France, animées par une nouvelle génération, sensible à l’évolution et aux changements de notre climat, pour revenir à des pratiques telles que les faisaient nos Anciens.
En quoi votre marque participe-t-elle à la mission de produire une meilleure alimentation au plus grand nombre ?
Dés le début de cette aventure, ce qui m’a plu dans le Sirop de sapin, c’est à la fois les qualités pour l’organisme, pour le renforcement des défenses naturelles, mais associé à un produit au goût unique. Nos anciens l’avait bien compris, et ils avaient préparé un élixir efficace pour surmonter les rigueurs de l’hiver, mais aussi goûteux et parfumé pour agrémenter les repas ou desserts du quotidien.
Nous avons continué dans cette voie avec l’ensemble de la gamme et chacun des produits apporte au consommateur saveurs et qualité, en suivant l’exemple de nos Ainés.
Pouvez-vous nous citer quelques marques qui vous semblent exemplaires ?
Il était un fruit, Chic des plantes et Rue Traversette !
Plus d’informations sur www.abieslagrimus.com.