L’agriculture est une source majeure de gaz à effet de serre dans le monde et elle est très vulnérable face à ces conséquences.
Dans le même temps, l’agriculture est source de sécurité alimentaire pour presque tout le monde sur terre, la base des moyens de subsistance de plusieurs milliard de personnes et le fondement de nombreuses économies.
La réduction drastique des gaz à effet de serre dans le secteur agricole pourrait ainsi entraîner des perturbations majeures dans la vie des populations et sur la sécurité alimentaire si cela est fait sans prudence.
La transition agricole doit donc être entreprise avec prudence, en veillant à ce que les considérations de justice et de droits soient au cœur de la démarche.
ActionAid à défini, dans son guide, les principes suivants pour une transition juste dans l’agriculture :
1. Transformer le système alimentaire pour qu’il œuvre pour les gens, la nature et le climat
Le rapport spécial du GIEC sur le changement climatique et les terres (août 2018) confirme que pour devenir adaptée à l’ère du changement climatique, l’agriculture doit s’éloigner des approches intensives et industrialisées, et vers des systèmes alimentaires basés sur l’agroécologie ainsi que sur la consommation de moins et de meilleure viande.
Le terme « agroécologie » décrit un ensemble de pratiques agricoles qui fonctionnent avec la nature et évitent largement les émissions de gaz à effet de serre en améliorant la santé des sols, la diversité des cultures, la résilience aux ravageurs et aux maladies, et en évitant l’utilisation d’engrais chimiques et de pesticides.
Avec 70 % des terres cultivées dans le monde actuellement utilisées pour la production d’aliments pour le bétail, l’abandon de la production et de la consommation animales industrielles et à grande échelle a également été identifié comme une mesure nécessaire pour réduire la contribution démesurée de l’industrie au méthane, à la déforestation et à l’utilisation des terres.
2. Traiter sans exacerber les inégalités
L’un des principaux défis de l’évolution des pratiques agricoles est que les agriculteurs utilisant des techniques d’agriculture industrielle peuvent se sentir diabolisés et blâmés pour la crise climatique.
Ils peuvent craindre que des politiques climatiques descendantes et simplistes ne laissent de larges pans des communautés rurales bloquées, avec peu d’options pour des moyens de subsistance sûrs.
Il existe déjà une profonde injustice dans tout le système alimentaire, les agriculteurs et les travailleurs étant souvent écrasés et exploités par un système qui concentre la richesse, la terre et le pouvoir entre de moins en moins de mains.
Une transition juste dans l’agriculture doit donc se faire d’une manière qui s’attaque et n’exacerbe pas les injustices dans le système alimentaire.
3. Assurer l’inclusivité et la participation
Le terme « transition juste », inventé à l’origine par les syndicats, définit À QUOI ressemblera le nouveau système et COMMENT cette transformation est effectuée.
Une transition juste doit être véritablement inclusive et participative, engageant les acteurs clés, en particulier ceux qui sont marginalisés et ignorés comme les agricultrices.
Les agriculteurs, les travailleurs et les communautés doivent avoir une place à la table et avoir la possibilité de façonner leur propre avenir.
4. Élaborer un cadre global
Les gouvernements devraient développer des cadres politiques complets qui offrent des opportunités positives pour de meilleurs systèmes alimentaires qui fonctionnent pour les agriculteurs et le climat.
Les évaluations d’impact et les processus de planification aux niveaux régional et national, les politiques inclusives et sensibles au genre, la protection sociale, la formation et le recyclage, le soutien aux nouvelles voies d’accès au marché, ainsi qu’une réflexion commune qui relie différents secteurs et 71 connexions mondiales seront essentiels.
Grâce à une transition juste dans l’agriculture, de nombreuses communautés qui pourraient autrement résister à l’action climatique peuvent devenir de puissants défenseurs du changement.
Plus d’informations sur www.theecologist.org