Actualité agro-alimentaire

Interview de Pauline Ancian, Cereal Partners France

Pauline Ancian, Chef de Produit Senior RSE/Bio – Cereal Partners France, pouvez-vous nous présenter votre parcours et l’initiative « Nestlé® Céréales s’engage pour soutenir l’agriculture biologique en France » ?

Diplômée de l’ESCP Business School, j’ai rejoint le groupe NESTLÉ en 2014 et ai occupé divers postes commerciaux et marketing au sein des entités HERTA et NESTLÉ HEALTH SCIENCE. J’ai découvert les enjeux RSE chez HERTA, en travaillant notamment sur nos filières d’approvisionnement responsables et depuis ces sujets me passionnent et m’animent au quotidien.

Depuis deux ans, je suis Responsable de la RSE et du BIO chez NESTLÉ® Céréales France : j’y ai à cœur d’encourager l’amélioration nutritionnelle de nos recettes, de promouvoir des pratiques agricoles plus respectueuses de l’environnement, de développer des filières d’approvisionnement plus locales et de mettre en place des actions à impact sociétal positif. Ces enjeux multiples sont pour moi les grands principes qui doivent guider la stratégie long-terme des entreprises pour répondre aux nouvelles attentes des consommateurs et assurer une performance durable.

L’initiative « Nestlé® Céréales s’engage pour soutenir l’agriculture biologique en France » s’inscrit dans notre engagement de nous approvisionner à 100% en France pour notre blé bio d’ici 2025.

Nous produisons déjà toutes nos céréales BIO en France (comme CHOCAPIC® BIO ou LION® NIO), dans notre usine de Rumilly en Haute-Savoie et nous travaillons avec un meunier qui est situé à une trentaine de kilomètres de l’usine. Notre ambition est maintenant d’aller plus loin et de développer une filière de blé la plus locale possible, en soutenant la conversion bio d’agriculteurs en région Auvergne-Rhône-Alpes au plus proche de notre usine.

Si le BIO et le local sont des attentes de plus en plus fortes de la part des consommateurs, le développement de la filière biologique française présente des freins : la conversion au bio nécessite plusieurs années de préparation avec des investissements matériels et financiers conséquents, tout en présentant des risques pour les agriculteurs (rendements moins importants, risques de pertes de récolte plus élevés). Le BIO ne représente ainsi que 9,5% des surfaces agricoles utilisées (SAU) en France et il semble impossible d’atteindre l’ambition nationale de 15% de SAU d’ici 2022.

C’est dans ce contexte que nous avons souhaité accompagner des agriculteurs dans leur conversion au BIO en lançant cette initiative conjointe avec la coopérative OXYANE, la plateforme de financement participatif MiiMOSA et le distributeur INTERMARCHE : pendant tout le mois de novembre 2021, pour chaque paquet de céréales ou barres NESTLÉ® BIO acheté chez Intermarché, 20 centimes ont été reversés par NESTLÉ® Céréales à Paul et Martial, deux agriculteurs en conversion vers le BIO. Tous deux sont adhérents à la coopérative OXYANE et leurs exploitations sont situées respectivement à 55 et 108 kilomètres de notre usine de Rumilly.

En donnant de la visibilité aux collectes des deux agriculteurs sur https://cerealesnestle.miimosa.com, nous avons permis aux deux agriculteurs de récolter près de 24.000 euros (23.670 euros). La majorité de la somme collectée (18.380 euros) est issue de l’opération commerciale (1 paquet acheté = 20 centimes reversés), le reste de la somme est issue de dons de citoyens. Le montant récolté permettra à Paul et à Martial de financer leurs projets d’investissement dans du matériel de désherbage mécanique, indispensable dans l’agriculture biologique.

C’est la seconde année consécutive que nous collaborons avec MiiMOSA pour soutenir la transition biologique d’agriculteurs en France. En 2020, un premier projet de financement participatif avait permis à Aymeric, céréalier du Nord, d’investir dans du matériel adapté, et à Margot et Etienne dans l’Indre, de financer l’achat de semences.

Selon vous, quels sont les acteurs qui participent à la transition alimentaire en France aujourd’hui?

Les grandes marques ont évidemment un rôle crucial à jouer dans la transition alimentaire. Par exemple, en lançant dès 2018 des versions BIO de nos céréales iconiques CHOCAPIC®, NESQUIK® ou CHEERIOS®, nous avons contribué à rendre cette catégorie de produits plus accessible au plus grand nombre. Les acheteurs de nos céréales BIO ont ainsi des profils plus jeunes, plus familiaux, plus modestes que la moyenne des acheteurs de céréales BIO.

Mais ce que je trouve réellement passionnant dans cette transition alimentaire qui s’opère actuellement c’est qu’elle est le fruit d’actions multiples de la part de nombreux acteurs : gouvernement et acteurs territoriaux, agriculteurs, coopératives, distributeurs, industriels, citoyens… Aujourd’hui, tous les intervenants se doivent d’être acteurs de la transition alimentaire et de travailler à construire ensemble un modèle plus soutenable et une nouvelle vision pour notre alimentation.

L’initiative que nous venons de mener s’inscrit dans cette dynamique du « construire ensemble : nous avons travaillé avec les agriculteurs (Paul et Martial), une coopérative (OXYANE), une plateforme de financement participatif (MiiMOSA), un distributeur (INTERMARCHE) pour construire cette initiative.
Quand tous les échelons de la chaîne de valeur se mobilisent ensemble, l’impact est bien plus fort !

A titre personnel, quelle innovation alimentaire auriez-vous aimé avoir inventé et pourquoi ?

Le lancement de « C’est qui le patron » en 2016 est pour moi l’un des lancements les plus marquants des dernières années et un exemple typique du « construire ensemble » : ils ont su replacer le consommateur au cœur du processus d’innovation, en tissant des liens étroits entre monde agricole, monde industriel et citoyens, le tout en faisant preuve d’une transparence inédite.

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