Laura Trova, pouvez-vous nous décrire votre parcours et votre poste actuel ?
J’ai effectué mes études à Toulouse de mon Bac scientifique à mon Master 2 Spécialisation Achats en passant par une licence en Management International en école de commerce avec une expatriation d’un an à Cardiff.
Je suis rentrée au sein de la coopérative Arterris pour un stage en tant que chef de produit en fin de Master 1 et ça a été le coup de cœur ! Le coup de cœur sur les valeurs que porte la coopérative, son modèle décisionnaire avec un Homme une Voix et les hommes et les femmes qui travaillent au quotidien pour nous nourrir.
J’ai ensuite réalisé mon Master 2 Achats en alternance au sein de cette même coopérative, sur le segment Marché Identitaire (Produits du terroir, Textile et Décoration).
A la fin de mon alternance, le marché des produits du terroir était en plein essor avec plein de beaux projets pour la coopérative, ils m’ont donc proposé un poste en CDI, Acheteuse / Chef de produit alimentaire.
Quelques années plus tard, la coopérative souhaite jouer un rôle encore plus fort pour le territoire Occitan en contribuant à mieux nourrir sa population et décide de lancer sa propre enseigne en circuit court.
Je tombe amoureuse du projet et décide de revenir à mes premiers amours en tant que Responsable Marketing Retail, et me lance dans le développement de cette enseigne de la création du nom, en passant par l’élaboration de l’offre produit, de la communication omnicanale jusqu’à l’ouverture de notre première boutique en 2021.
Aujourd’hui nous sommes en pleine phase de développement de l’enseigne et comptons à ce jour déjà trois boutiques MO Marché Occitan.
Comment voyez-vous l’alimentation des Français dans 10 ans ?
Dans 10 ans, nous serons confrontés à de nouvelles intolérances alimentaires et de nouvelles pathologies qui nous obligeront à adapter fortement nos régimes alimentaires avec des produits plus bruts, des supers-aliments, des alicaments et tout cela en tenant compte du vieillissement de la population (« silver economy »).
La viande française sera très coûteuse à produire, énergivore et le nombre d’éleveurs aura fortement diminué. Les français consommeront moins de viande (1 à 2 fois par semaine), notamment en viande bovine et ovine, et les végétariens représenteront une partie non négligeable de la population.
Le marché du surgelé se sera fortement développé avec des recettes plus clean et des prix concurrentiels.
Dans 10 ans, les agriculteurs produiront moins mais mieux pour faire face aux différentes nouvelles réglementations. Toutefois, la population française aura encore grandi et il faudra la nourrir.
Par conséquent, nous assisterons à une mutation de l’agriculture avec de nouvelles variétés plus résilientes en eau, avec des cycles de culture décalés pour faire face au changement climatique.
Le service sera au cœur de nos préoccupations pour plus de praticité pour le « consoacteur » !
Quels types de produits aimeriez-vous (encore) manger dans 10 ans ?
Dans 10 ans, j’aimerai trouver des aliments encore plus clean en terme d’ingrédients mais aussi des aliments nutritionnellement meilleur pour la santé pour réduire au maximum les pathologies liées à l’alimentation.
J’aimerai que les fruits et légumes français soient accessibles pour tous les français qui seront je pense mieux éduqués à la saisonnalité des produits.
J’espère que le canard fera toujours parti des volailles consommés en France et que nous aurons trouvé des alternatives au gavage afin de satisfaire le plus grand nombre.
Je pense que la recherche variétale nous apportera de nouveaux légumes, céréales, légumineuse qu’il faudra apprendre à cuisiner pour habituer le consommateur et le mettre en confiance sur l’achat de ces nouveaux produits.
Quel conseil pourriez-vous donner aux consommateurs aujourd’hui pour participer durablement à notre transition alimentaire ?
Nous avons tous un rôle important à jouer pour participer à la transition alimentaire.
Les agriculteurs dans la diversification des cultures et le traitement des nuisibles, les éleveurs avec le bien-être animal, les industriels dans la juste rémunération de leurs producteurs et dans le choix des matières premières qu’ils utilisent mais également le consommateur dans ses achats qui devront être plus responsables afin de sanctionner également les industriels qui ne joueront pas le jeu de la transition alimentaire.
Nous devrons tous lutter contre le gaspillage alimentaire qui nous permettra de consommer moins et mieux avec des portions adaptées au consommateur final.
Plus d’informations surwww.marcheoccitan.fr
MO Marché Occitan a embarqué sa vision de l’alimentation de demain dans la Capsule temporelle de l’alimentation
