Actualité agro-alimentaire

Interview de Camille Douay, fondatrice de Absoluthé

Camille Douay, fondatrice de Absoluthé, pouvez-vous nous décrire votre parcours et votre société ?

Décider ce que l’on veut faire comme métier est une question difficile, et en particulier quand on vient d’obtenir son bac ! J’ai étudié les sciences, les lettres, puis je me suis orientée vers l’aménagement du territoire dans l’optique de contribuer à une société plus durable. Après quelques expériences professionnelles, j’ai finalement repris des études en responsabilité sociétale des entreprises, et c’est ainsi qu’est né Absoluthé.

L’ambition, dès le démarrage, était de créer des thés et infusions zéro déchet, zéro gaspillage.

De manière plus transversale, l’idée est d’offrir des produits sains, pratiques et durables. Concrètement, Absoluthé propose des thés et infusions finement moulues et solubles dans l’eau.

Nos produits sont composés à 100% de plantes biologiques et sans aucun additif. Une cuillère doseuse de cette poudre de plante, de l’eau chaude ou froide et le tour est joué, il n’y a pas de durée d’infusion à respecter, le goût s’exprime dès les premiers instants et reste stable dans le temps.

Idéal entre deux réunions, ou pour partir en randonnée ! Côté environnement, cette mouture permet d’utiliser six fois moins de plantes qu’un thé classique, et sans suremballage.

Selon vous, quels sont les futurs acteurs de l’innovation alimentaire en France ?

L’innovation alimentaire est désormais clairement soumise aux attentes sociétales des consommateurs, des attentes très différentes de celles d’il y a une vingtaine d’années.

Les associations jouent un grand rôle dans ces prises de conscience auprès des citoyens. Les réseaux sociaux relaient cette exigence accrue vis-à-vis de ce l’on mange et boit, de sorte que ce niveau d’information génère des changements de mode de consommation en cascade, voire suscite des vocations…

De nombreuses start-up de l’agroalimentaire émergent par une volonté de traduire en actes les prises de conscience de leurs fondateurs.

A mes yeux, les acteurs de l’innovation alimentaires sont les citoyens individuellement, les collectifs et associations, et l’écosystème auquel nous appartenons, de jeunes entreprises engagées.

Cette dynamique entraîne les plus grands groupes de l’agroalimentaire à faire évoluer leurs pratiques, ce qui est une excellente chose, mais il s’agit de choix souvent moins volontaristes et plus d’innovation à proprement parler.

Quels sont les facteurs clés de réussite d’une entreprise comme la vôtre ?

Je ne suis pas sûre d’avoir fait suffisamment de chemin pour y répondre !

Il est bien sûr primordial de rencontrer les gens, de leur faire goûter les produits, d’écouter leurs questions et leurs retours.

Je pense aussi qu’il est très important de bien s’entourer, de suivre des programmes d’incubation et de formation pour progresser, et d’échanger avec d’autres porteurs de projet et entreprises.

Pour le reste, c’est la passion de développer son innovation qui nous pousse en avant, pour nous au quotidien c’est comment offrir le meilleur thé pour le consommateur et pour la planète ?

A titre personnel, quelle autre innovation alimentaire auriez-vous aimé inventer ?

Je suis très touchée par la remise en cause du système productiviste que propose « l’œuf qui ne tue pas la poule ». J’aurais adoré créer Le lait qui ne tue ni le veau, ni la vache. Il y a énormément de choses à créer pour un meilleur traitement des animaux d’élevage et le remplacement des aliments carnés.

Plus d’informations sur www.absoluthe.fr

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