Actualité agro-alimentaire

À partir du 2 mai, nous ne mangeons plus de poissons provenant de France

Le lundi 2 mai 2022 marque le jour à partir duquel la France dépendrait uniquement de l’importation pour sa consommation de poisson. En dix ans cette date a reculé de 11 jours, un recul important qui témoigne d’une dépendance à l’importation grandissante. Les deux tiers des produits de la mer consommés en France sont importés. Dans ce contexte, l’Aquaculture Stewardship Council (ASC), qui propose un programme de certification équivalente en tous points du globe, sensibilise les français à une consommation de poissons élevés dans le respect de l’environnement et des droits humains.

Le jour de la dépendance au poisson issu de l’importation

Dans l’inconscient collectif, la France est un pays producteurs de produits de la mer. Bordé par la Manche, la mer du Nord, la Méditerranée et l’Atlantique, le territoire français ne manque pas d’espace pour la pêche et l’aquaculture. La France possède d’ailleurs la plus grande Zone Economique Exclusive du monde avec 11 691 000km².

Pourtant, malgré ces atouts indéniables, la France dépend à 66% de l’importation pour ses produits de la mer*. Transposé à une année, cela signifie qu’au-delà du 2 mai, tous les poissons consommés en France, sont issus de l’importation. Ainsi, si les consommateurs n’achetaient que du poisson produit localement, les rayons seraient vides en mai. Une date qui recule d’années en années puisqu’en 2012, ce « jour de la dépendance au poisson » se positionnait le 21 mai, portant la production française de l’époque à 38%.

La consommation de produits de la mer en France

33,5 kg : c’est la quantité de poissons et crustacés consommés chaque année par habitant en France*. Ce chiffre place la France à la 5ème place des pays européens consommant le plus de poisson, juste derrière le Portugal, l’Espagne, Malte et le Luxembourg. A eux seuls, ces 5 pays représentent 1/3 de la consommation de poissons de l’Union Européenne.

Le saumon, le thon et la crevette restent les produits de la mer préférés par les français. Chaque année, la France en importe respectivement 182 000, 140 000 et 114 000 tonnes. Ce sont des poissons que l’on ne trouve pas forcément sur les côtes françaises et qui, pour le saumon et la crevette, proviennent généralement de l’élevage. L’ASC a pour objectif de permettre aux consommateurs qui souhaitent se tourner vers ces espèces de s’assurer qu’elles aient été élevées de manière responsable.

34,2% des stocks mondiaux de poissons sauvages se trouvent aujourd’hui surexploités, c’est 3 fois plus qu’il y a 50 ans. Ainsi, à mesure que cette consommation augmente, la part de l’aquaculture progresse. L’élevage de poissons, coquillages et crustacés – alternative à la surpêche – est un des moyens sur lesquels la FAO*** compte pour nourrir la population mondiale, en constante augmentation. L’aquaculture représente aujourd’hui 52% de la production mondiale de poissons.

De l’importance de garantir une aquaculture plus responsable

Dans ce contexte, l’objectif de l’ASC est de transformer l’aquaculture pour la rendre plus respectueuse de l’environnement et des droits humains. Afin de mener à bien cette transformation, l’ONG a développé un programme de certification volontaire et entièrement indépendant à destination des fermes aquacoles, fournisseurs, distributeurs et restaurateurs pour faire en sorte que l’ensemble de la chaine de valeur soit vertueuse.

« L’aquaculture représente plus de la moitié des poissons consommés dans le monde, et, la FAO compte sur ce secteur pour contribuer à nourrir la population mondiale croissante. Face à cette demande, les milieux aquatiques sont soumis à de fortes pressions. Il est donc indispensable d’adopter des pratiques d’élevage plus respectueuses de l’environnement et des droits humains. Heureusement, entre une alimentation animale plus durable, des traitements plus naturels ou un meilleur contrôle des intrants, il existe de nombreux leviers sur lesquels nous pouvons agir pour faire bouger les lignes. Et grâce à l’implication de tous les acteurs, des fermes aux consommateurs, il y a déjà des progrès. » Camille Civel, ingénieure agronome, directrice France et Belgique à l’ASC.

Les Français reconnaissent à 65% que le poisson d’élevage est une source de nourriture importante. L’aquaculture occupe d’ailleurs une place de plus en plus importante dans leur régime alimentaire. L’ASC, qui certifie 218 entreprises, 1800 produits et 9 fermes en 2022, s’attache donc à sensibiliser davantage les acteurs de la filière à une aquaculture plus responsable.

Plus d’informations sur fr.asc-aqua.org

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