Laurence Rolland, Fondatrice de Gourmandes et Cie, ouvez-vous nous décrire votre parcours et votre société ?
Après 7 années passées au sein du groupe leader de la Diététique en Europe, à participer à la création d’en-cas hypocaloriques hyper-protéinés, de substituts de repas et autres poudres alternatives à la portion protéique, j’ai décidé de me ranger du côté des gourmandes.
Je ne me reconnaissais plus dans les produits que je développais avec les excellentes équipes R&D, achats et productions. J’avais une furieuse envie de revenir à l’essentiel : le goût sans le superflu.
J’ai créé Gourmandes et Cie et son atelier de fabrication, en région toulousaine, pour répondre aux envies des gourmandes exigeantes : des biscuits bons sans additifs, ni huile de palme, des recettes originales mariant les saveurs (cranberries/ pavot, figues/ pignons de pin, etc).
J’étais persuadée qu’intégrer la production nous donnerait plus de liberté pour coller aux attentes des foodistas.
La marque le Collectif des gourmandes propose à ce jour plus d’une quinzaine de recettes de biscuits inédites, produites dans notre atelier, et vient d’entamer une conversion totale vers la BIO.
Selon vous, quels sont les futurs acteurs de l’innovation alimentaire en France ?
Sans hésiter, les intervenants de la filière Agriculture Biologique, qu’ils soient producteurs ou transformateurs, sous condition qu’ils reconsidèrent leur chaine de valeur sous un nouvel angle.
Ceux qui auront su sortir des schémas sclérosants actuels de la distribution classique pour s’adresser directement aux consommateurs, et non plus à la « masse des shoppers ». Tout va sans doute se jouer autour de la collecte des données, de leur interprétation et de leur exploitation pragmatique. INVIVO a selon moi, bien intégré ces éléments.
Le « consumer designed », l’IOT et le M-commerce sont autant de formidables opportunités pour les start-up agro.
Quels sont les facteurs clés de réussite d’une jeune entreprise comme la vôtre ?
Un coût d’acquisition consommateur qui doit rester faible : si on dépense trop pour aller chercher le consommateur alors que les marges tendent à se réduire, le business model n’est pas viable,
Une distribution large, mais des livraisons massifiées pour des raisons de coûts logistiques, tant que le modèle choisi reste la GD,
L’agilité et la rapidité, pour arriver à mettre sur le marché avant les autres les produits que les consommatrices réclament, et c’est là que nous pouvons nous appuyer sur notre « atelier- laboratoire de l’innovation » intégré,
Mais plus que tout, la constitution de l’équipe idéale, la « dream team », où chacun intervient à son niveau comme si Gourmandes et Cie était son entreprise.
A part votre société, quelle innovation alimentaire auriez-vous aimé inventer ?
Je suis souvent plus bluffée par les innovations d’usage que par les innovations produits.
En vraie geek qui ne se refait pas, j’aurais adoré inventer le potager intérieur de FOOP, qui mêle l’hydroponie et les nouvelles technologies.
Dans un autre style, plus RSE, je trouve que Coffee Flour, qui a eu l’idée d’exploiter les cerises de café pour leur qualité nutritionnelles, est un bel exemple d’innovation au service de l’environnement et de l’humain.
Dommage que cette farine entre dans la catégorie Novel Food en Europe.
Plus d’informations sur www.collectif-gourmandes.com/