Actualité agro-alimentaire

Interview de Hugo Valentin, fondateur de Ammi

Hugo Valentin, fondateur de Ammi, pouvez-vous nous décrire votre parcours et votre société ?

Après une formation en marketing et 4 ans passés en agence de communication, je crée une société dans l’alimentation.

Consommateur convaincu de spiruline depuis des années, je me suis passionné pour cette cyanobactérie si vertueuse sur le plan nutritionnel, environnemental, sociétal. Entreprendre autour de cet aliment m’est apparu évident.

Un peu déçu par mon expérience de consommation (poudre et comprimés), je me suis mis en tête de résoudre le sujet du goût pour favoriser la démocratisation de ce type de micro-algues.

Peut-on raisonnablement penser que « l’aliment du XXIe siècle » (selon l’OMS) ne soit proposé que sous forme déshydratée pharmaceutique ?

Avec mes associés, nous avons décidé de parier sur le plaisir gustatif pour faire découvrir la spiruline au plus grand nombre. C’est ainsi qu’est née Ammi, une marque de produits gourmets à la spiruline fraîche.

Aujourd’hui nous développons une gamme de pesto, houmous et tapenade contenant 20% de spiruline fraîche, soit un très bel apport nutritionnel. Le plus important ? Nos produits sont vraiment gourmands : la spiruline fraîche est onctueuse et exhausteur de goût, un potentiel culinaire encore trop sous-estimé.

Envie d’y goûter ? La gamme est en pré-commande sur le site de financement participatif Miimosa.

Selon vous, quels sont les futurs acteurs de l’innovation alimentaire en France ?

Je pense que ce sont les producteurs (et ceux qui les aident) qui construisent le futur de nos assiettes. Les innovations alimentaires qui vont compter demain sont celles qui permettront une culture durable de produits sains.

Des entreprises comme Ynsect sont je pense décisives. En créant la filière de l’élevage d’insectes, elles inventent à mon sens une partie du futur de notre alimentation.

J’admire les aventures de ce secteur : Micronutris, Jimini’s sont à mes yeux de vrais pionniers d’une grosse tendance de l’alimentaire à venir en Occident.

Je suis content de voir que le cadre législatif leur donne enfin raison : l’Europe vient d’autoriser pour la première fois la mise sur le marché d’insectes en tant qu’aliments. Espérons que ce ne soit qu’un début !

Quels sont les facteurs clés de réussite d’une entreprise comme la vôtre ?

Le goût, la communication et la distribution.

Le goût, car l’histoire nous montre qu’il est central dans l’adoption d’un aliment. L’Homme est guidé par ses sens pour définir ce qu’il va manger. L’adoption massive des microalgues dans notre alimentation ne se fera que si nous pouvons prendre du plaisir à les consommer.

On veut donc prouver qu’on peut se régaler avec la spiruline fraîche. L’expérience de consommation sera centrale dans le ré-achat de notre gamme, concevoir des produits réellement gourmands est donc notre priorité. Mon associé maître artisan cuisinier est le garant de cette promesse de goût.

La seconde clé de réussite est probablement notre capacité à bien communiquer sur notre démarche. Nous avons l’enjeu d’être pédagogue sur ce produit encore méconnu : expliquer ses vertus, vulgariser ses bienfaits. Notre challenge consiste aussi à générer assez d’excitation par l’image pour déclencher l’acte d’achat.

Sur instagram ou dans un rayon d’épicerie, l’univers de la marque et le visuel sera clé pour attiser la curiosité, mettre le consommateur en appétit. C’est pour cette raison que je suis associé avec un publicitaire sur ce projet.

Enfin, nous savons que nous réussirons seulement si nous maîtrisons bien la distribution de notre produit. Vous trouverez notre produit au rayon frais, car la spiruline fraîche est fragile. La logistique du frais est complexe et contraignante : impossible de concevoir un DNVB avec des frais de livraison à 20 € !

La réussite commerciale du projet passera par notre capacité à référencer nos produits chez les bon retailers. La métier de la distribution ne s’invente pas : encore une fois, je peux compter sur mon quatrième associé, ex-Unilever, qui maîtrise ces problématiques.

A titre personnel, quelle autre innovation alimentaire auriez-vous aimé inventer ?

J’aurais évidemment aimé créer Phénix ou Too Good to Go. Le gaspillage alimentaire est un problème urgent et massif que l’innovation peut contribuer à résoudre. Avec ces deux superbes entreprises qui s’exportent très bien, la France n’est pas en reste !

Plus d’informations sur www.ammi-food.com

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