Actualité agro-alimentaire

Interview de Gabriel, le fondateur d’Algorapolis

Pouvez-vous nous décrire votre parcours et votre société ?

Je m’appelle Gabriel je suis née en 89 comme le premier site internet. Parti d’un Bac agricole pour finir à Sciences Po, j’aime l’horizontalité sur le plan professionnel et personnel. Certains parlent de trajectoire singulière, mais c’est encore aujourd’hui un handicap de ne pas rentrer dans les cases.

Après de multiple voyage et petits boulots, les formations et pas mal de persévérance j’ai participé au développement de FlameFy (big data) France / Chine, Origine Bleue (négoce de spiruline fraîche) France ou bien encore Alg And You (système de production de spiruline) Toulouse

Je pars du principe que les zones d’inconfort permettent de créer des synergies avec son environnement, et que si nous voulons choisir le monde dans lequel nous voulons vivre demain, il faut faire de lourds sacrifices sur le plan personnel.

C’est en regardant un reportage à la télé en 2016 que j’ai découvert la spiruline. Cherchant de la spiruline sous sa forme naturelle, locale, standardisée et accessible toute l’année je me suis rendu compte qu’elle n’était vendue en France que sous sa forme déshydratée au rayon des compléments alimentaires, importée, avec peu de bénéfices nutritifs.

Ni une ni deux, j’ai lancé le projet pilote en 2016 et fondé Algorapolis en 2018 (rejoint la même année par mon associé François) pour créer les premières fermes de spiruline en Île-de-France (400 000 végétariens et 2 millions de sportifs), la seule ferme de spiruline de Paris et surtout la seule à proposer de la spiruline fraiche et congelée toute l’année.

Pour contextualiser l’enjeu, la France est le premier consommateur de spiruline en Europe et le premier producteur aussi. Nous importons 90% de notre consommation.

Selon vous, quels sont les futurs acteurs de l’innovation alimentaire en France ?

Sans faire de la futurologie ni mettre en avant mes envies, je pense que les tendances actuelles telles que le local, le bio et le moins transformé vont occuper une part de plus en plus importante du paysage. Je ne parlerais pas d’innovation, mais d’évolution ou d’adaptation.

On peut espérer que le futur de l’alimentation s’appuiera sur :

  • Un circuit court et transparent entre les producteurs et les consommateurs,
  • le moins de transformation possible, le plus local, le plus éthique et socialement vertueux.

En termes d’innovations d’usage, la transition alimentaire, notamment la substitution aux protéines carnées, passera selon moi par deux nouveautés, l’intégration des algues et des insectes. A mon sens, il n’y a à ce jour aucune innovation du côté des veggies, c’est un marché basé sur le marketing, par exemple,  les steaks végétaux ne font que reproduire tous les travers de l’agroalimentaire de masse (ultra-transformation, bilan carbone pas au top encore) sans intégrer de nouveautés.

Quels sont les facteurs clés de réussite d’une entreprise comme la vôtre ?

Pour n’en citer que 2 je dirais, un bon capitaine et son équipage fidèle et plusieurs armateurs qui voient plus loin que le bout de leur nez.

Énormément d’acharnement, de la structuration, de la persévérance, ne rien lâcher, encore et encore. C’est beaucoup de sacrifice pour le ou les porteurs de projets et leur famille, ensuite vient l’équipe qui doit adhérer à 98% aux valeurs et comprendre ce que ça implique. On ne change pas le monde à son échelle sans créer de troupes.

Convaincre pour créer un climat de confiance autour d’une vision à long terme en opposition totale avec le modèle économique dominant. C’est très compliqué de proposer une innovation d’usage sur un produit de niche. Il faut comprendre que changer quelque chose dans un système complexe bien établie implique de l’expertise et donc de l’argent ou du temps (donc de l’argent), ou du réseau (donc le l’argent).

A titre personnel, quelle autre innovation alimentaire auriez-vous aimé invente ?

De manière très honnête, un projet d’innovation par vie suffit amplement. Algorapolis va développer plusieurs ‘innovations’ alimentaires en intégrant la spiruline fraiche et congelée, c’est-à-dire dans la préparation des aliments.

Nos produits transformés seront en soi des innovations d’un point de vue commercial du terme, car la spiruline sous sa forme actuelle de complément alimentaire n’est pas intégrée à des aliments. Elle a mauvais gout, une odeur très forte et des valeurs nutritionnelles dégradées. Tout l’inverse de la spiruline fraiche qui se marie aussi bien aux salées, sucrée, jus, sauces, etc.

En savoir plus sur https://www.algorapolis.fr

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