Olivier Prentout, fondateur de Spread&Cole, pouvez-vous nous décrire votre parcours et votre société ?
En ce qui me concerne, j’ai préalablement créé une autre société, qui poursuit son développement, positionnée sur l’optimisation, grâce aux outils de pilotage, de la performance sociale (handicap, santé au travail…) des organisations.
Le point commun avec Spread&Cole : la création de solutions innovantes où le digital – multicanal, blockchain… – intervient au service de valeurs durables. Dans un cas, l’inclusion sociale. Dans notre nouveau projet, la transparence et la protection des consommateurs.
Spread&Cole est une plateforme web collaborative qui réinvente la gestion des retraits et rappels de produits défectueux dans la grande consommation, pour plus de sécurité et de confiance, entre les industriels, les distributeurs et les consommateurs.
Grâce à une base centralisée sur le web et un guichet unique pour les fournisseurs, Spread&Cole permet le ciblage « chirurgical » des alertes, vers les entrepôts et magasins.
Interfacé avec les systèmes d’information (annuaires des sites livrés, nomenclature produit de chaque point de vente en fonction de son format et de son enseigne…), Spread&Cole s’assure que les points de vente reçoivent et traitent l’information, jusqu’au blocage en caisse.
Par rapport aux processus existants, Spread&Cole permet donc de fiabiliser le retrait.
Mais la rupture avec les habitudes du secteur provient du fait que notre plate-forme offre un accès en temps réel à chaque partie prenante concernée. Les fournisseurs peuvent ainsi « voir » en direct l’avancement des opérations de vérification de leurs clients distributeurs et être acteurs des retraits en mobilisant leur force de vente sur le temps. Les distributeurs peuvent exiger des déclarations normalisées, en s’appuyant sur les référentiels diffusés par GS1.
Après la crise, les fonctions analytiques permettent aux responsables opérationnels de mesurer la performance des processus et de les améliorer. Les responsables financiers, eux, peuvent mesurer le coût global de l’incident, tous paramètres compris – et mieux gérer leur relation avec les assureurs.
Avec plusieurs centaines d’incidents majeurs chaque année, rien qu’en France, la diffusion et le retrait de produits défectueux coûte des millions d’euros aux fournisseurs et aux distributeurs. Et une rupture de confiance parfois fatale quand on a oublié que le « zéro défaut » est impossible.
Selon vous, quels sont les futurs acteurs de l’innovation alimentaire en France ?
Tous ceux qui sauront tourner le dos aux modes de consommation du 20ème siècle.
Je ne fais pas partie de ceux qui pensent que la grande consommation est à l’origine de tous les maux de l’alimentation.
La grande distribution a bel et bien permis, au tournant des années 1960/70, au plus grand nombre d’accéder à la variété alimentaire.
Je pense donc que les « grands capitaines » comme Michel-Edouard Leclerc et Alexandre Bompard, ont un rôle essentiel à jouer pour ré-orienter leurs groupes… et ce qu’on lit depuis peu tend à penser qu’ils ont choisi d’y aller avec détermination.
Quels sont les facteurs clés de réussite d’une entreprise comme la vôtre ?
L’indépendance vis-à-vis de celles et ceux qui sont néanmoins nos clients.
Grâce à la blockchain, grâce à l’accélération de l’information, grâce à la transparence, nous sommes convaincus que nos solutions développent et maintiennent un capital essentiel dans le commerce : la confiance.
Et nous devons donc prouver chaque jour la sincérité de notre démarche.
A titre personnel, quelle autre innovation alimentaire auriez-vous aimé inventer ?
C’est plutôt un rêve qui ne se réalisera peut-être pas que j’aimerais partager…
Où que l’on soit dans le monde, « faire du bon pain » est un art apprécié et bien plus ouvert, en fait, que l’idée qu’on a souvent du pain « à la française ».
Voyager et créer des magasins de pains du monde…
Plus d’informations sur www.spreadncole.com