Emmanuel Joubert, Fondateur de Tomm’Pousse (ACT ON EAT), pouvez-vous nous décrire votre parcours et votre société ?
Après une école de commerce, j’ai été salarié dans le privé pendant plus de 10 ans. Au fil du temps, l’envie d’être plus en phase avec mes valeurs et mes centres d’intérêts est devenue de plus en plus présente, jusqu’à ce que je quitte mon poste en 2015.
J’avais alors pour ambition d’œuvrer à mon niveau pour un modèle de société plus éthique et écologique.
Quelques mois plus tard, après une période d’introspection et d’exploration, j’ai décidé de franchir le pas de la création d’entreprise, trouvant dans la « lutte » contre la surconsommation de produits d’origine animale un vecteur idéal à la fois de changement (nous sommes tous acteur de notre alimentation) et d’innovation culinaire.
Ainsi en 2016, j’ai créé Act on Eat, qui, à travers sa marque Tomm’Pousse, propose une gamme de fromages végétaux gastronomiques, bio et artisanaux.
L’entreprise, qui a la qualité Economie Sociale et Solidaire, souhaite mettre en avant son engagement pour une société plus écologique et citoyenne.
Ceci se traduit entre autres par une sélection rigoureuse des matières premières, issues quasi exclusivement du commerce équitable et de l’agriculture biologique.
L’ambition est de faire évoluer les habitudes alimentaires, vers une alimentation bonne pour la santé et pour la planète.
Selon vous, quels sont les futurs acteurs de l’innovation alimentaire en France ?
Je pense que 2 grandes tendances vont s’accélérer, répondant au besoin grandissant des consommateurs pour une alimentation plus transparente, plus saine et plus éthique : tout d’abord la multiplication de petits acteurs proposant des produits premium, bio et locaux.
D’autre part, la « démocratisation » des protéines végétales, au fur et à mesure de l’augmentation des connaissances et des acteurs dans ce domaine. Les enjeux sont énormes, et la bonne nouvelle est que nous en sommes seulement au début de la courbe d’apprentissage, ce qui laisse présager des innovations spectaculaires dans ce domaine.
Quels sont les facteurs clés de réussite d’une entreprise comme la vôtre ?
Mon entreprise est encore toute jeune, mais elle part sur de bonnes bases grâce à une demande exponentielle pour ce type de produits.
Les consommateurs recherchent de plus en plus des alternatives végétales qui soient à l’opposé des clichés négatifs que l’on peut en avoir, donc en proposant des fromages végétaux de caractère, pour certains affinés plusieurs semaines, nous répondons parfaitement à cette demande.
Il faut maintenant accélérer notre développement pour pouvoir répondre à cette demande, et c’est l’objet du crowdfunding que nous avons lancé (https://fr.ulule.com/tomm_pousse/), qui représente la toute 1ère étape de ce futur changement d’échelle.
Plus généralement, les conseils que je peux tirer de ma jeune expérience d’entrepreneur sont qu’il ne faut pas se précipiter même si sur certaines étapes il faut aller plus vite que d’autres, et qu’il faut savoir s’entourer mais sans pour autant renoncer à ses convictions profondes !
Il y aura toujours des gens pour mettre la pression (même gentiment !), donner son avis ou tenter d’influencer ; il faut savoir faire le tri entre tout ça et prendre du recul !
A titre personnel, quelle autre innovation alimentaire auriez-vous aimé inventer ?
Je suis déjà fier d’être le premier Français à commercialiser un camembert végétal (le « Camemvert » ©), mais je sais qu’il y a encore beaucoup à innover dans ce domaine et certains le font déjà.
Personnellement, je suis aussi très intéressé par les « substituts » de produits carnés, et j’avoue que la R&D sur les protéines végétales menée notamment dans la Silicon Valley, et visant à recréer parfaitement la viande, me donne particulièrement envie !
Plus d’informations www.tommpousse.fr