Actualité agro-alimentaire

Coronavirus : après le mirage de la loi EGalim, place aux vrais Etats Généraux de l’Alimentation

Tribune de Florian BRETON, Fondateur de MiiMOSA

Il est bien trop tôt pour tirer les leçons de la crise sanitaire sans précédent qui frappe les nations et citoyens de notre planète. Une planète qui nous alerte, chaque jour un peu plus, à cause des maux que l’espèce humaine lui inflige par un capitalisme et une mondialisation non maîtrisés depuis bien trop d’années.

Dès lors, à l’heure du tout mondialisé, jamais l’effet papillon d’Edward LORENZ n’aura été autant d’actualité : « le battement d’ailes d’un papillon au Brésil peut-il provoquer une tornade au Texas ? ». Si ce battement d’ailes est la dégustation d’un pangolin dans un marché de Wuhan en Chine, et la tornade au Texas une crise sanitaire, économique et financière mondiale, la réponse est oui.

Les agriculteurs, nos héros de guerre

« Nous sommes en guerre ». À six reprises, le Président de la République s’est exprimé en ces termes pour qualifier la période de combat que nous traversons contre un ennemi invisible, insaisissable. Pour faire face à cette guerre contre le virus et sa propagation, aux côtés des soignants, une autre “armée” est enfin mise en lumière : celle des agriculteurs.

Comme les soignants, leurs journées et semaines sont interminables. Les uns sauvent des vies, les autres nous permettent de vivre. Ces deux armées au service de l’intérêt général, depuis trop longtemps dans l’ombre, déclassées voire méprisées, sont pourtant les deux ventricules de notre pays.

En ces temps difficiles, il apparaît évident que les agriculteurs et la chaîne de valeur agroalimentaire sont à la hauteur des enjeux pour nourrir les populations en quantité suffisante, en qualité et diversité. Il aura fallu la crise sanitaire pour le rappeler à tous.

C’est également pour les Français l’opportunité de changer de regard sur leur agriculture, de repenser leur alimentation, de privilégier le local, en somme de se rapprocher de l’essentiel.

Sanctuariser notre souveraineté alimentaire

En matière agricole, par notre naïveté et manque de courage politique depuis trop d’années, nos soldats de l’alimentation, que le monde entier nous enviait au 20è siècle, sont déclassés, fragilisés, alors qu’ils sont ce que nous avons de plus précieux.

À l’heure de la fermeture des frontières et du risque existant, si la crise s’étendait sur plusieurs mois, de pénurie alimentaire, notre dépendance internationale pourrait rapidement nous sauter aux yeux (et au ventre). À l’instar de notre dépendance énergétique à l’égard des pays producteurs d’hydrocarbures, devra-t-on prochainement se doter de réserves stratégiques alimentaires internationales ?

Il est indispensable, dès aujourd’hui, de sanctuariser notre souveraineté alimentaire et le rôle stratégique de notre agriculture.

Place aux vrais Etats Généraux de l’Alimentation

« Déléguer notre alimentation à d’autres est une folie », a déclaré le 12 mars le Président de la République lors de son allocution aux Français, promettant « des décisions de rupture » pour « reprendre le contrôle » de notre alimentation​.

Faisant mine de découvrir les excès de la mondialisation, par ces propos Emmanuel MACRON lança officiellement (peut-être malgré lui) les vrais Etats Généraux de l’Alimentation. Désormais, promis, l’agriculture et les agriculteurs en sortiront plus forts.

Mieux vaut tard que jamais dit l’adage, mais il y a urgence.

Urgence pour nos concitoyens, urgence pour un secteur en danger.

Plus d’informations sur www.miimosa.com

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