Grégoire Dandres, propriétaire de Mulebar, pouvez-vous nous décrire votre parcours et votre société ?
Je suis Grégoire Dandres, après une école de commerce (ISC Paris), j’ai travaillé 15 ans chez P&G, Pepsico et RedBull que j’ai lançé en France en 2008, puis j’ai créé une société de distribution de nutrition sportive autour de la marque anglaise Mulebar.
J’ai racheté cette dernière en 2015 avec mon associé Denis Gargaud (Kedge Marseille), Athlète de haut niveau et champion Olympique à Rio en canoé slalom.
Nous fabriquons des barres céréales & fruits, des gels énergétiques et des pulpes de fruit dédiés aux sports d’endurance.
Notre gros projet 2018 est la sortie d’une gamme de cinq Muesli Bio et vegan.
Mulebar est présente dans 24 pays via des distributeurs exclusifs locaux, essentiellement dans le réseau sport et magasins bio à date.
En quoi votre approche de l’alimentation est innovante ?
Lorsque la marque est arrivée sur le marché en 2009, elle était la première à promouvoir la naturalité (absence de conservateurs, colorants et produits de synthèse ou ultra transformés) et le goût avec des recettes fruitées qui sortaient vraiment de l’ordinaire comme cacahuète/framboise, réglisse/coco/graine de fenouil, pomme/cannelle/raisin …
Mulebar utilise des produits bio issus du commerce équitable et est membre de 1% pour la planète.
Nous reversons à ce titre 1% de notre chiffre d’affaires à des associations environnementales.
Depuis nous avons été suivis par une multitude de nouvelles marques surfant sur la naturalité donc nous avons travaillé avec l’agence Carré Noir cet hiver pour revoir toute notre identité graphique et nos emballages.
Notre credo reste la naturalité, le goût, le fun tout en proposant un achat engagé à nos consommateurs via le 1%.
Notre nouvelle gamme 2018 est entièrement vegan et bio (à l’exception de 5 barres sur 12).
Nos 5 Muesli reprennent les recettes de nos 5 meilleures ventes en barres.
Nous souhaitons apporter de la couleur et du fun dans un rayon bio un peu trop épuré.
Quels sont les facteurs clés de réussite d’une entreprise comme la vôtre ?
Nous sommes tout petit (4 salariés et un agent en Asie) donc hyper flexibles.
Dès que nous entendons un besoin du marché, nous essayons d’y répondre.
Nous avons revue en 2016 nos emballages de gels énergétiques pour leur mettre un bouchon refermable car les femmes nous disaient très souvent que les produits du marché, non refermables, étaient trop gros pour elles et qu’elles souhaitaient pouvoir les consommer en plusieurs fois.
Toujours sur les gels, nos berlingots avaient des angles pointus (au niveau de la soudure) comme la plupart de nos concurrents.
Nous venons de créer un outil qui arrondis les angles lors de la soudure afin que nos gels ne percent plus les textiles techniques de nos clients sportifs.
Enfin nous lançons une barre salée à la tomate et au romarin pour les personnes qui souhaitent autre chose que des barres fruitées.
La notoriété croissante de Denis, qui est un des rares athlètes pro réellement aux manettes de son entreprise (même la veille de la finale des JO, il envoyait des emails boulot !!!) et pas juste actionnaire ou caution médiatique, nous permet d’avoir une écoute de la presse sportive bien sur mais aussi économique (les échos, BFM business…).
Selon vous, quels sont les futurs acteurs de l’innovation alimentaire ?
Nous observons l’arrivée sur le marché de nombreux nouveaux concept snacking toujours autour de la naturalité, du véganisme, du sans gluten et de la praticité…. et des grandes marques qui les rachètent à prix d’or comme l’ont fait récemment Mars, Kellog’s ou Danone pour trouver des relais de croissance et séduire les jeunes consommateurs.
La grande distribution essaye de rattraper son retard sur le bio et le snacking notamment dans ses magasins de proximité mais l’accès aux rayons reste très compliqué pour les petites marques face à des multi-nationales qui tiennent les assortiments.
Plus d’informations sur mulebar.